Haute couture vintage à Paris !

A l’occasion de la semaine haute-couture parisienne, en janvier dernier, dépoussiérage haut en couleur des pièces vintage des plus grands créateurs. Un grand moment de bonheur ! J’ai aimé et je ne suis pas la seule… Mais pourquoi donc ?

Les maisons Christie's et Artcurial se sont associées pour présenter et vendre aux enchères des collections privées de toute beauté. Ces pièces venues des années 70 ou 90, racontent notre histoire. Comme les œuvres des grands peintres ou photographes, elles en disent long sur leur époque et font écho aux créations actuelles. Si la mode est un éternel recommencement, l’esprit avant-gardiste de certaines pièces se révèle avec force. Et c’est justement parce que l’on a, aujourd’hui, 30 ou 40 ans de recul, que le choc des cultures, des époques nous saisit. C’est surement aussi l’une des raisons de notre engouement collectif pour le vintage.

Si le vintage haute couture nous attire c’est parce que l’émotion est là, imprévisible. Comme la madeleine de Proust, ces robes évoquent en nous des souvenirs presque enfouis, elles réveillent notre enfance ou notre adolescence, l’image des magazines que l’on feuilletait, l’imperméable de maman qui s’inspirait de Courrèges. Je n’ai pas connu la haute couture, dans mes plus jeunes années, mais elle s’est quand même imprégnée dans ma mémoire secrète comme tout imaginaire collectif.

Si le vintage haute couture nous enchante, c’est sans doute parce que notre patrimoine national est là, dans cette qualité de confection, dans la grande liberté créative des ces décennies sans réseaux sociaux où les stylistes créaient sans injonction marketing, comme de pures artistes, avec leur cœur, leur tripes et leurs doutes.

Si le vintage haute couture nous aimante, c’est aussi par la rareté des pièces. Ces robes ont survécu… Et elles ont été portées par des femmes que l’on connaît ou que l’on imagine, c’est aussi un lien affectif. Elles traversent le temps et comme un cadeau, se présentent à nous aujourd’hui. Les antiquaires de mode et les archivistes des grandes maisons de couture ont anticipé, tant mieux pour nous, ce besoin vital de retour aux sources qui est en nous.

Finalement, les créations de mode deviennent aussi précieuses et recherchées que des tableaux de maîtres, mais peut être ont-elles toujours été des œuvres d’art, sans en porter le nom…

Bonne visite avec les photos prises au musée Yves Saint-Laurent puis chez Christie's et Artcurial ou dans leur catalogue d'exposition !

 

 

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Sylvie Bourgougnon,
Créatrice Griffe de louves

La mode circulaire
s’attache à lutter

contre le gaspillage des ressources et à polluer le moins possible.